Des photos postées sur la page Facebook du ministère de l’Information birman montrent des hommes, torse nu, serrés les uns contre les autres sur le pont d’un bateau de pêcheur en train de toucher terre.
Mercredi la Birmanie s’était dite « prête à fournir une assistance humanitaire » aux migrants en perdition. Hier jeudi, lors d’une patrouille, sa marine serait tombée sur un bateau de 208 hommes « venant du Bangladesh », selon un officiel de l’Etat Rakhine, qui reprend la ligne officielle birmane selon laquelle les migrants ne sont pas birmans.
La plupart de ceux qui quittent le pays sont en effet des Bangladais et des Rohingyas. Or, les Rohingyas, même s’ils vivent depuis de nombreuses années en Birmanie, sont considérés par le gouvernement comme des apatrides. Ils n’ont aucun droit. Ce vendredi, les Etats-Unis ont d'ailleurs appelé la Birmanie à accorder la citoyenneté aux Rohingyas, pour mettre fin à l'exode.
Les 208 hommes récupérés en mer ont reçu de la nourriture et les premiers soins, dans un camp temporaire de la ville de Maungdaw dont ils étaient probablement partis. Plus tôt dans la semaine, suite aux pressions internationales, la Malaisie et l’Indonésie étaient déjà revenues sur leur politique de repousser les bateaux de migrants. La Thaïlande a quant à elle répété sa réticence à les accueillir.
Tous ces pays devraient participer dans une semaine à un sommet régional sur le sujet, y compris la Birmanie qui a déjà fait savoir qu’elle refuserait d’aborder la question rohingya. Mais on voit mal comment le sommet pourrait en faire l’économie.