Avec notre correspondant à Rangoon, Rémy Favre
Il comprend « l'inquiétude », dit-il, de la communauté internationale. Le gouvernement birman infléchit donc légèrement sa position. La semaine dernière, il niait le problème, aujourd'hui, il accepte de l'aborder sans évoquer pour le moment sa propre responsabilité dans le drame des migrants rohingyas.
Le déni en réalité n'était plus possible. D'une part, car les bateaux avec des centaines de migrants à bord continuent d'arriver sur les côtes de Malaisie et d'Indonésie, d'autre part, car les pays d'Asie du Sud-Est mettent la pression sur la Birmanie. Les ministres des Affaires étrangères deMalaisie, d'Indonésie et de Thaïlande doivent se rencontrer cette semaine pour trouver une issue au problème.
L’opposition en Birmanie réagit exactement comme le gouvernement. Elle reconnaît, pour la première fois aujourd'hui, la gravité de la situation humanitaire et s'inquiète du sort des réfugiés qui sont refoulés par les gardes-côtes des pays d'accueil. Mais le parti d'Aung San Suu Kyi s'en tient à ce constat et se garde bien d'avancer des solutions pour régler cette crise. Ces dernières années, la Ligue nationale pour la démocratie (LND) était restée muette sur la question rohingya de peur de se mettre à dos la majorité bouddhiste.