Avec notre correspondante à Pékin, Heike Schmidt
Vu du ciel, les quelques îlots artificiels ressemblent à des plages paradisiaques. Pourtant, aussi petits qu'ils soient, ces tas de sable fin amassés dans des eaux turquoise ont le potentiel d'envenimer les relations déjà tendues entre Pékin et ses voisins en mer de Chine méridionale : les Philippines, le Vietnam, la Malaisie et Taïwan, tous convoitent ces eaux autour des Spratleys que les Chinois ont baptisé, eux, les îles Nansha.
Carrefour de routes maritimes vitales pour le commerce international et potentiellement riches en hydrocarbures, cette zone loin des côtes est disputée depuis des décennies. Mais aujourd'hui, Pékin crée des faits et réclame à haute voix sa « souveraineté indiscutable » sur ces récifs. Des photos satellites ont révélé l'existence d'une véritable « grande muraille de sable ». Avec l'aide de bulldozers et de navires, l'armée chinoise construit des ports artificiels susceptibles de servir comme porte-avions en pleine mer, faisant fi des mises en garde venant des Etats-Unis.