Trois ans que l’on n’avait pas vu une telle photo. Trois hommes en costumes et cravates sombres, et une femme en veste rouge, la présidente sud-coréenne Park Geun-hye qui accueille autour de la table les chefs de la diplomatie des trois plus grandes puissances économiques d’Asie.
Cette réunion au niveau des chancelleries est la première depuis 2012 et l’accord signé entre Pékin, Séoul et Tokyo pour la constitution d’une future zone de libre échange. Ce pacte économique avait été vu à l’époque comme un geste diplomatique. Mais depuis, plus rien, les dirigeants cherchent à s’éviter comme à la cours d’école.
Un réchauffement ?
Lors du forum de l’APEC à Pékin en novembre dernier, le premier ministe nippon Shinzo Abe avait reçu du président chinois Xi Jinping avec une poignée de main molle, voire glaciale. Le même Shinzo Abe dont la présidente sud-coréenne se débrouillait pour échapper à la poignée de main, lors de ses déplacements officiels. Cette première rencontre ce samedi laisse donc augurer d’un réchauffement, voire même de la tenue prochaine d’un sommet entre chef d’Etat et de gouvernements.
Nombreux contentieux
Mais avant cela, les diplomates devront apaiser les contentieux qui minent les relations bilatérales. Et ils sont nombreux : La question des « femmes de réconforts », les coréennes violées pendant la guerre par l’armée impériale nippone, les conflits territoriaux et notamment la souveraineté sur les îles Diaoyu/Senkaku entre Chinois et Japonais, ainsi que des remous en mer jaune entre Chinois et Coréens.
Cette réconciliation est encouragée par le secrétaire général de l’ONU et par Washington qui aimeraient, une fois les disputes réglées, voir se concentrer les efforts diplomatiques des pays de la région sur la Corée du Nord voisine.