Le gouvernement pakistanais a voulu frapper fort après le traumatisme national provoqué par l'attaque de Peshawar, l'une des plus meurtrières qu'ait connu le pays. La mesure vise donc à accélérer les procédures dans les affaires de terrorisme. Les tribunaux militaires auront aussi un mandat limité, de deux ans, et ne pourront pas être saisis contre des hommes politiques, des hommes d'affaires, des journalistes ou des citoyens ordinaires.
Pour cela, il a fallu amender la Constitution. Ce 21e amendement a été soutenu par une grande partie des députés de la majorité. L'opposition, elle, est fragmentée. Les élus du Parti de la justice ne se sont même pas présentés au vote. Quant aux deux grands partis islamistes du pays, ils ont préféré s'abstenir, refusant les amalgames entre l'incident de Peshawar et les partis religieux.
Les critiques voient surtout dans cet amendement une nouvelle preuve de la mainmise de l'armée sur la politique. Rien de bien nouveau dans un pays qui a été dirigé pendant plus de 30 ans par les militaires.