Vol QZ 8501: le mauvais temps gêne toujours les recherches

Le mauvais temps gênait toujours vendredi les opérations de recherche en mer de Java, où des moyens acoustiques fournis par le Bureau français d'enquêtes et d'analyses (BEA) sont arrivés pour tenter de localiser l'épave de l'Airbus de la compagnie AirAsia et ses boîtes noires.

Les recherches de l'épave de l'avion d'AirAsia se sont concentrées sur les fonds marins afin de retrouver aussi bien l'épave que les boîtes noires, avec la participation d'enquêteurs français du BEA équipés d'hydrophones, pour détecter d'éventuels signaux.

Le mauvais temps et de hautes vagues ont freiné ces jours derniers les recherches des victimes et de l'épave de l'appareil qui se trouverait à une profondeur de 25 à 32 mètres. Trente corps au total ont été repêchés jusqu'ici ainsi que de nouveaux débris de l'appareil de la compagnie malaisienne qui a disparu des écrans radars dimanche, peu après son décollage de la ville indonésienne de Surabaya pour Singapour, avec 162 personnes à son bord, parmi lesquelles le copilote français Rémi Plesel.

Les recherches sont centrées sur une zone de 1 575 milles marins carrés - un dixième de la surface prospectée jeudi - avec la participation de 29 bateaux et 17 avions. Les enquêteurs français sont « équipés de moyens de détection comprenant notamment des hydrophones en vue de localiser les balises acoustiques des deux enregistreurs de vol », a indiqué le BEA. Des enquêteurs venus de Singapour participent également aux investigations sous-marines.

40 plongeurs venus de Russie

Le directeur des opérations de recherches et de secours, Bambang Soelistyo, a souligné « deux tâches prioritaires » pour les équipes de plusieurs pays engagées dans ces recherches. « La première consiste à localiser la plus grande partie de l'avion. La seconde tâche, c'est de trouver l'emplacement des boîtes noires », a-t-il dit. Quarante plongeurs parmi lesquels 20 experts des fonds marins sont arrivés de Russie vendredi, ainsi que deux avions, dont un amphibie. Alors que la zone de recherche se rétrécit, les équipes poursuivent leurs efforts en dépit de conditions météo difficiles, avec des vents violents et des vagues de 3-4 mètres de haut, a indiqué un responsable indonésien.

Des experts estiment que le pilote de l'avion d'AirAsia (vol QZ8501) pourrait avoir réussi un amerrissage d'urgence avant que l'appareil ne coule, submergé par de hautes vagues. Selon Gérard Feldzer, spécialiste en aéronautique interrogé par RFI, « l'avion est soit monté volontairement en déviant de sa trajectoire, ce que tout pilote ferait parce que ce qui prime d'abord c'est de s'écarter de ces zones dangereuses, soit il est rentré dans le cumulonimbus et il s'est fait aspiré tout seul. Normalement, un cumulonimbus est détectable au radar, mais un nuage peut en cacher un autre. Quand vous avez une succession d'orages, vous la contournez, mais en la contournant, vous pouvez tomber sur d'autres, encore plus gros, et il est alors trop tard pour faire demi-tour. »

Pour autant, tous les avions qui sont rentrés dans des cumulonimbus ne connaissent pas une fin tragique. « Cela m'est arrivé plusieurs fois. Ca turbule très fort, mais on arrive à s'en sortir. On dévie le cap tout de suite, on ralentit sa vitesse et on s'en sort. Là apparemment, c'était un phénomène d'une violence inouïe. »

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