Avec notre correspondante en Indonésie, Cléa Broadhurst
Ils sont venus par milliers à Banda Aceh, la capitale de la province Nanggroe Aceh Darussalam, pour rendre hommage aux victimes du tsunami de 2004. La longue cérémonie était menée par le vice-président indonésien Jusuf Kalla, en présence de hauts représentants de gouvernements étrangers et d’ONG internationales, notamment celles qui étaient venues pour aider à la reconstruction de la province.
Ils se sont par la suite rendus à l’endroit où de nombreuses victimes ont été enterrées après le désastre. Le grand imam de Banda Aceh s’est également exprimé devant la foule, et a souligné que le tsunami avait au moins permis de mettre fin au long conflit armé qui durait depuis plus de 30 ans dans la province d’Aceh. De nombreuses expositions et des événements culturels se dérouleront tout le week-end, une façon de remercier le monde entier du soutien apporté après la catastrophe.
Reconstruction
Enfin, une course symbolique de 10 kilomètres se déroulera dimanche et son circuit fera passer les coureurs par les endroits les plus touchés par le tsunami. Quand on se rend à Banda Aceh, il est très difficile d’imaginer aujourd’hui à quel point le tsunami avait tout détruit sur son passage, car tout a été reconstruit de manière assez exemplaire.L’aide internationale a été massive, et la province a reçu près de 6 milliards d’euros pour reconstruire plus de 140 000 maisons en très peu temps.
Aujourd’hui, où que l’on aille dans la ville, on peut voir des panneaux qui indiquent les abris anti-tsunami les plus proches. C’est davantage en parlant aux habitants que l’on sent que les cicatrices de cette époque sont encore bien visibles. Tous se souviennent très bien des vagues gigantesques, et les histoires des survivants sont particulièrement émouvantes.
Des gerbes de fleurs aussi en Thaïlande
Des milliers de Thaïlandais et d’étrangers ont également célébré la mémoire des 5 400 personnes disparues le 26 décembre. Des cérémonies ont eu lieu dans les six provinces qui ont été touchées. Le Premier ministre thaïlandais et les ambassadeurs d’une trentaine de pays qui ont perdu des ressortissants dans la catastrophe, se sont recueillis à Khao Lak, une zone touristique qui avait été particulièrement affectée, rapporte notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus.
C’est devant un bateau de la police maritime que la vague géante a transporté sur plusieurs kilomètres à l’intérieur des terres que s’est tenue la principale cérémonie de commémoration du tsunami dans le sud de la Thaïlande. Des survivants de la catastrophe ainsi que des familles qui ont perdu des proches se sont rassemblées pour rendre hommage aux victimes. Valérie Amos, en charge de l’aide d’urgence aux Nations unies, a salué le courage des survivants.
Quant au Premier ministre thaïlandais, le général Prayuth Chan-ocha, il a parlé brièvement, disant que c’est dans les pires circonstances que l’on peut voir les plus belles manifestations d’humanité. L’aide apportée par les Thaïlandais aux survivants du tsunami, il y a dix ans, avait été particulièrement impressionnante.
D’autres cérémonies se sont tenues dans la région. Dans la matinée, des familles de victimes se sont avancées dans la mer à Khao Lak pour y déposer des couronnes de fleurs. Des centaines de personnes se sont aussi recueillies au cimetière de Phuket où ont été enterrées la plupart de ceux qui ont péri dans le tsunami.
En Suède, les cloches ont sonné longuement
543 Suédois ont perdu la vie le long des côtes thaïlandaises, rappelle notre correspondant à Stockholm, Sébastien Horion. Et depuis une semaine, des centaines de témoignages viennent rappeler le difficile réveil du 26 décembre 2004.
La chaine publique SVT a même consacré un direct depuis les plages de Khao Lak au nord de Phuket, où les Suédois ont l'habitude de séjourner. Au programme, témoignages de familles qui ont perdu un fils, un frère, un parent.
Cependant, ce traumatisme national n’a pas entamé la relation de fascination envers la Thaïlande. Ainsi, bien que la Suède fut le pays le plus touché d'Europe, la fréquentation n’a pas diminué. Au contraire, les liens se sont renforcés, à l'image de Susanne Jonsson.
Elle a perdu ses deux filles dans le tsunami et a décidé de se reconstruire en retournant en Thaïlande pour ouvrir un orphelinat. Un geste dont ses filles auraient été fières, témoigne-t-elle.
En Suède, la famille royale s'est quant à elle réunie à la cathédrale d’Uppsala, au nord de Stockholm. Mais avec la présence du Premier ministre de l’époque, Göran Persson, ressurgit la mauvaise gestion de l’après-tsunami. Pour beaucoup, le gouvernement suédois n’avait pas su gérer la crise en périodes fêtes. On lui reproche toujours ces deux jours de passivité où les autorités n’avaient pas envoyé de secours sur place.