Chine: libération d'un dissident historique de la minorité mongole

Il est l’un des prisonniers politiques ayant purgé l'une des plus longues peines en Chine : le dissident Hada a recouvré la liberté, mardi 9 décembre. Cet activiste engagé dans la lutte pour les droits de la minorité mongole avait été condamné en 1996 à 15 ans de réclusion pour séparatisme, espionnage et soutien à l’Alliance démocratique de Mongolie méridionale. Libéré en 2010, il avait brusquement disparu à nouveau peu de temps après, pour purger une autre peine de quatre ans de « privation de droits politiques ». Après 19 ans passés en prison, sa famille s’inquiète pour sa santé.

Avec notre correspondante à Pékin, Heike Schmidt

Hada dit souffrir d’une dizaine de maladies, toutes liées aux tortures subies en prison. Isolement, travail forcé, privation de sommeil et administration de drogues : ces mauvais traitements auraient eu raison de sa santé. Mais malgré sa faible condition physique, l’intellectuel veut continuer à se battre. « Je veux les traîner devant la justice. Les charges contre moi ont été truquées », a-t-il dit dans une interview à Radio Free Asia.

Né en Mongolie intérieure, Hada milite pour les droits de la minorité mongole à partir des années 1980. En 1992, il est élu président du Comité de sauvegarde de la culture mongole, rebaptisé par la suite Alliance démocratique de Mongolie méridionale. Avec d’autres militants, l’activiste rédige une Constitution qui appelle à « s’opposer à la colonisation par les Hans [l'ethnie majoritaire en Chine, ndlr] et à lutter pour l’autodétermination, la liberté et la démocratie dans la Mongolie du Sud ».

C’en est trop pour les autorités qui craignent tout soulèvement ethnique. « Je n’ai rien fait d’illégal », a déclaré Hada tout juste sorti de prison. « La discrimination raciale existe en Mongolie intérieure, et c’est ce que j’ai voulu combattre. »

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