Avec notre correspondante à Pékin, Heike Schmidt
Hada dit souffrir d’une dizaine de maladies, toutes liées aux tortures subies en prison. Isolement, travail forcé, privation de sommeil et administration de drogues : ces mauvais traitements auraient eu raison de sa santé. Mais malgré sa faible condition physique, l’intellectuel veut continuer à se battre. « Je veux les traîner devant la justice. Les charges contre moi ont été truquées », a-t-il dit dans une interview à Radio Free Asia.
Né en Mongolie intérieure, Hada milite pour les droits de la minorité mongole à partir des années 1980. En 1992, il est élu président du Comité de sauvegarde de la culture mongole, rebaptisé par la suite Alliance démocratique de Mongolie méridionale. Avec d’autres militants, l’activiste rédige une Constitution qui appelle à « s’opposer à la colonisation par les Hans [l'ethnie majoritaire en Chine, ndlr] et à lutter pour l’autodétermination, la liberté et la démocratie dans la Mongolie du Sud ».
C’en est trop pour les autorités qui craignent tout soulèvement ethnique. « Je n’ai rien fait d’illégal », a déclaré Hada tout juste sorti de prison. « La discrimination raciale existe en Mongolie intérieure, et c’est ce que j’ai voulu combattre. »