Le Japon traversé par un typhon aux effets dévastateurs

Le puissant typhon Phanfone a touché lundi le cœur du Japon et traversé Tokyo avant de prendre la direction du nord-est, laissant derrière lui six morts et disparus, dont trois militaires américains, et une vingtaine de blessés. L’ouragan a également affecté l’activité économique et causé d’importants dégâts.

Vents de 180 km/h, vagues gigantesques et pluies torrentielles, le typhon Phanfone, le 18e de la saison dans la région, a accosté en tout début de matinée, lundi 6 octobre, sur l'île principale de l'archipel nippon, Honshu, à environ 200 kilomètres au sud-ouest de Tokyo. A la mi-journée, il a atteint la capitale, avançant à une vitesse de 65 km/h. Ce passage éclair a été précédé d'intempéries qui ont noyé sous la pluie de nombreux employés pris par surprise aux heures de pointe avant que la situation ne revienne à la normale, sous un soleil retrouvé.

Plusieurs disparus et de nombreux dégâts

Des décès sont déjà à déplorer, parmi lesquels probablement trois soldats américains, emportés dimanche après-midi par une mer déchaînée sur l'île d'Okinawa, dans le sud du pays. « Ils prenaient des photos avec en toile de fond de gigantesques vagues fouettées par le vent », a expliqué un porte-parole de la police. Le corps de l'un d'entre eux a été retrouvé, les deux autres sont toujours portés disparus. On était également sans nouvelles d'un surfeur de 21 ans qui se trouvait au large de Fujisawa, au sud-ouest de Tokyo. A Yokohama, les secouristes tentaient de retrouver deux personnes manquantes, après deux glissements de terrain distincts. Au moins vingt-trois personnes ont été blessées à travers le pays, selon la chaîne publique NHK.

Dans l'air et sur les rails, les transports ont été perturbés. Le typhon a cloués au sol plus de 600 avions, au lendemain de l'annulation de 216 vols, et il a également retenu à quai des dizaines de trains à grande vitesse. Il avait par ailleurs entraîné dimanche la suspension des recherches au sommet du mont Ontake, une semaine après la soudaine éruption volcanique qui a fait au moins 51 morts au centre du pays. La production automobile a également été affectée. Le géant Toyota a interrompu les opérations matinales de ses douze usines en raison de l'impact du typhon sur la livraison de pièces, mais elles devaient reprendre dans l'après-midi. Idem pour son rival Nissan, dont un site a été touché, tandis que les employés du siège de Yokohama, dans la banlieue de Tokyo, étaient priés de rester chez eux.

Avant que le centre de ce cyclone tropical n'atteigne le centre du Japon, des trombes d'eau étaient tombées sur une grande partie de l'archipel ce week-end, faisant craindre une nouvelle catastrophe après un été extrêmement pluvieux. L'agence météorologique a ainsi émis des alertes spéciales en raison de risques de glissements de terrain, inondations, vagues énormes et pluies torrentielles. Par précaution, les autorités ont recommandé l'évacuation de centaines de milliers d'habitants. Dans la seule préfecture de Shizuoka, 1,7 million de personnes étaient concernées. Plus de 50.000 autres avaient même reçu l'ordre de quitter leur logement.

Fukushima sur le qui-vive

Au fil des heures, le typhon a cependant perdu de sa puissance. Il se dirigeait dans l'après-midi vers le nord-est, où l'opérateur de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima se tenait sur le qui-vive. La compagnie gérante Tokyo Electric Power (Tepco) a suspendu les opérations et procédait à des vérifications sur le site, qui regorge déjà d'eau contaminée.

Ces trois derniers mois, plus de 150 Japonais ont trouvé la mort dans des désastres naturels dans un pays particulièrement vulnérable: cyclones tropicaux dans le sud-ouest (Halong et Neoguri), tragiques glissements de terrain à Hiroshima en août (72 morts) et éruption du mont Ontake (51 morts). Ce volcan du centre du Japon, qui culmine à 3.067 mètres, s'est brutalement réveillé le 27 septembre. Le bilan de ce drame, le pire de ce type dans l'archipel depuis la fin de la guerre, pourrait encore s'alourdir, douze randonneurs demeurant introuvables.

(Avec AFP)

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