Avec notre correspondante à Washington, Elisabeth Guedel
Les 115 casques bleus seront rapatriés « le plus tôt possible » et placés, à leur retour en quarantaine pendant au moins trois semaines. C’est que vient de décider le gouvernement philippin. Une mesure préventive des autorités de Manille, inquiètes de voir l’épidémie d’Ebola sévir en Afrique de l’Ouest.
A l’ONU, l’Etat contributeur de troupes est souverain, c’est lui qui décide de maintenir ou non ses casques bleus en fonction des risques encourus. La décision philippine n’est pas inhabituelle dans l’histoire des opérations de maintien de la paix. Il y a 20 ans, lors du génocide au Rwanda, la Belgique avait brutalement retiré ses soldats après l’assassinat de dix d’entre-eux.
Si un pays estime la vie de ses hommes en danger, il peut donc décider de les retirer, sans avertissement préalable, comme c’est le cas aujourd’hui pour les Philippins au Liberia. Créée par le Conseil de sécurité en septembre 2003, la Mission des Nations unies au Liberia, la Minul, comprend actuellement 8 500 hommes d’une cinquantaine de nationalités différentes. Si d’autres pays imitent les Philippines, une révision du mandat de la mission pourrait être nécessaire.