Abandon d’un bébé trisomique: les réseaux sociaux s'agitent

L'affaire du petit Gammy fait des remous. L'histoire d'un couple australien ayant laissé à une mère porteuse thaïlandaise le soin de garder le bébé qu'ils avaient commandé, souffrant de trisomie 21 et d'une malformation cardiaque, agite depuis plusieurs jours les réseaux sociaux. Au centre des débats : la question de la gestation pour autrui et l'interruption volontaire de grossesse.

C'est l'histoire d'un couple infertile d’Australiens venu l’an dernier en Thaïlande pour engager une mère porteuse. Quand cette dernière, Pattharamon Janbua, déjà mère de deux enfants, a appris que l'un des jumeaux qu'elle couvait était atteint de trisomie, elle dit avoir refusé d'avorter par respect pour sa religion, le bouddhisme. Et depuis la naissance des bébés, si le couple australien a emporté la sœur, bien portante, son frère jumeau Gammy est resté sur place. Désormais, la jeune Pattharamon ne veut plus le quitter.

Le couple australien a donné une version différente des faits. Loin d'avoir abandonné le petit Gammy, ils n'auraient jamais été mis au courant de sa trisomie 21, assurent-ils. Le couple ajoute avoir voulu emporter le bébé, mais les médecins les auraient empêchés de le faire, mettant en avant sa malformation cardiaque. Une expérience « traumatisante », selon eux.

L'affaire est complexe, il reste des points à éclaircir, mais pour certains internautes, le problème est très simple : « Il y avait le droit à l'enfant. Maintenant, il y a le droit à l'enfant sans défaut », s'exclame, plein de sarcasme, le pseudo Stéphane 75 sous un article du quotidien Libération mis en ligne. Libé a d'ailleurs fait sa Une de l'affaire mercredi. « Et c'est normal. Tenez, j'ai acheté des pneus chez Norauto et l'un d'eux avait un défaut de fabrication. Je l'ai rapporté ! », renchérit Cassius.

La gestation pour autrui a été brandie comme un épouvantail par les manifestants de la « manif pour tous » lors de l'ouverture, en France, du mariage et de l'adopter aux couples homosexuels. Mais au-delà de ce débat sensible, l'affaire rouvre également la plaie entre les partisans du droit à l'avortement et les « pro-vie », qui y sont hostiles.

« Sa mère a librement choisi d'être porteuse, elle a même été payée pour ça. Au moins, elle savait que l'enfant était trisomique et a refusé d'avorter. C'est donc son problème », juge Thierry, sur la page Facebook de RFI, tandis que d'autres internautes saluent « l'héroïsme » de la jeune femme, à l'instar de Maxime, qui lance : « Pour moi elle a bien fait de garder le bébé parce que l'avortement va à l'encontre du cinquième commandement de Dieu, disant " Tu ne tueras point ". »

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