Avec notre correspondante à Pékin, Heike Schmidt.
La campagne anticorruption prend des allures de purge politique. Les dernières quatre victimes en date sont la preuve que le tout-puissant président Xi Jinping est déterminé à faire un ménage sans précédent, s’attaquant aux « mouches » comme aux « tigres », pour nettoyer les rangs du Parti communiste, mouvement sclérosé et corrompu qui fête aujourd’hui, ce 1er juillet 2014 précisément, son 93e anniversaire.
Avec le général à la retraite Xu Caihou, le pouvoir écarte bel et bien « un tigre », une grosse pointure de l’armée. Ex-membre du très select Politburo, Xu est le plus haut gradé de l’armée confronté à une enquête pour corruption depuis la création de la République populaire de Chine en 1949. Le Parti l’accuse d’avoir accepté des pots-de-vin en échange de promotions. L’ex-numéro deux de l’armée a été arrêté le 15 mars dernier sur son lit d’hôpital, où il était soigné pour un cancer.
Dans un communiqué, les dirigeants assurent qu’il n’y aura « ni compromis, ni clémence » pour ceux qui violent les principes du Parti. Un avertissement pour d’autres cadres visés par le pouvoir - comme l’ex-tsar de la sécurité Zhou Yongkang, qui n’a plus été vu en public depuis des mois.