Bangladesh: le gouvernement refuse de fermer des usines textiles jugées dangereuses

Au Bangladesh, malgré les alertes des inspecteurs de sécurité indépendants mis en place après la catastrophe du Rana Plaza, le gouvernement refuse de fermer certaines usines de textile jugées dangereuses. Un refus qui semble motivé par la crainte de la colère du patronat du secteur.

Les inspecteurs de sécurité mettent en cause la robustesse du béton utilisé dans les bâtiments construits avant 2005. Ce jugement diffère de celui de la principale université du pays, qui conseille le gouvernement. Conséquence : celui-ci refuse la fermeture des ateliers tant que cette question n'est pas résolue. Les inspecteurs indépendants interviennent dans le cadre d'une campagne de sécurité des usines textiles financées par les distributeurs occidentaux. Cette campagne, appelée « l'Accord », a été décidée à la suite de l'effondrement du complexe Rana Plaza qui a tué plus de 1 100 personnes l'an dernier à Dacca, la capitale du pays.

Mais la fermeture des usines jugées dangereuses a déjà provoqué dix mille pertes d'emplois et suscite la colère des patrons, très influents. Ces pertes d'emplois ont causé des violences et des manifestations dans le pays.

Le chef des inspecteurs de l'Accord se dit déçu de la décision du Bangladesh. Mais les spécialistes de l'Université qui conseille le gouvernement soulignent que si ces recommandations devaient être acceptées, près de la moitié des usines textiles du pays pourraient être fermées en raison de la non-conformité aux normes de sécurité.

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