Un site internet de rencontres extraconjugales fait scandale en Corée du Sud

En Corée du Sud, un site international de rencontres adultères qui veut s'implanter dans le pays provoque des débats houleux. Les associations familiales montent au créneau et crient au scandale, et les autorités coréennes s'inquiètent.

Le site international Ashley Madison permet à des personnes mariées d’entrer en contact en toute discrétion, et d’avoir des aventures extraconjugales. Déjà présent en Occident, le site a commencé à s’implanter avec succès dans plusieurs pays d’Asie. Le problème, c’est que selon la loi coréenne, l’adultère est un crime qui peut valoir à ceux qui se font attraper jusqu’à deux ans de prison ferme ! Les condamnations sont très rares, mais il y en a. Cette loi n’a d'ailleurs pas vraiment empêché les Coréens de se jeter sur le site : une semaine seulement après son ouverture, il comptait déjà 46 000 inscrits !

Légal ou illégal ?

La très vigilante commission coréenne de censure de l’internet se penche sur la question de la légalité de ce site. Celle-ci a bloqué l’année dernière plus de 60 000 sites, notamment pornographiques, et a déclaré discuter en interne du problème. Sohn Jeon-hae, représentante d’une association d’avocates féministes à Séoul : « Si ce site permet à ses utilisateurs de flirter en envoyant des photos obscènes, alors son contenu portera atteinte aux traditions de notre société et aux valeurs de la famille, et sera illégal. En fait, c’est la façon dont le site incitera les gens à se livrer à l’adultère qui déterminera s’il est légal ou pas ». Le PDG s’est défendu dans un entretien à l’AFP et a insisté sur le fait que son site n’était pas « une maison close en ligne, mais un réseau social pour gens qui veulent la même chose ». Il a tout de même préféré, par prudence, ne pas venir en Corée pour la cérémonie de lancement sur le conseil de ses avocats.

Ashley Madison fait un véritable carton au Japon

Au Japon, ce même site a dépassé le million d’inscrits en seulement huit mois, un record. La très patriarcale société japonaise offre d’ailleurs des similitudes avec la Corée du Sud, où les mariages de raisons sont très nombreux et les liaisons extraconjugales ne sont pas rares, en dépit de la loi. Ashley Madison se montre donc optimiste et vise le demi-million de membres coréens, soit 1% de la population. Sauf si d’ici là il connaît le même sort qu’à Singapour, où il a été interdit par les autorités pour avoir « sapé les valeurs familiales et la moralité publique ».
 

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