Le Vietnam est désormais le pays d’Asie du Sud-est qui compte le plus grand nombre de prisonniers politiques : 212 , sans compter les nombreuses personnes assignées à résidence. Dernier condamné en date, le blogueur Pham Viet Dao, ex-responsable du ministère de la Culture et membre du Parti communiste. Ses articles sont « un sabotage de la confiance du peuple envers le parti », a estimé le président du tribunal. Il y a deux semaines un autre blogueur a été condamné pour les mêmes raisons à deux ans de prison.
Timide protestations occidentales
Pham Viet Dao rejoint ainsi les avocats, les religieux ou les syndicalistes qui sont régulièrement condamnés à de très lourdes peines au nom d’un arsenal législatif arbitraire, explique le Comité Vietnam pour la démocratie. Selon l'ONG, la répression des voix dissidentes s’est accentuée ces dernières années, et elle viole les traités internationaux ratifiés par Hanoï.
→ A (RE)LIRE: Le Vietnam pointé du doigt par les ONG de défense des droits de l'homme
Les gouvernements américains et français ont protesté contre les récentes condamnations de blogueurs, mais de manière bien trop timides, selon les ONG. Et Bruxelles est en train d'élaborer un accord de libre-échange avec le Vietnam. Dans une lettre ouverte aux parlementaires européens, la Fédération internationale des droits de l'homme demande à l'Union européenne d'exiger de Hanoï des garanties sur les droits de l'homme en contrepartie de cet accord.