Avec notre correspondant à Kaboul, Nicolas Ropert
Les Talibans avaient déjà annoncé qu'ils boycotteraient la prochaine élection présidentielle. Invités par plusieurs responsables politiques afghans à présenter un candidat, ils avaient rejeté l'hypothèse d'un revers de main en dénonçant des élections partiales. Mais avec ces nouvelles déclarations, les insurgés afghans franchissent un nouveau cap. Ils promettent un bain de sang le jour du scrutin et préviennent : « Nous nous en prendrons aux candidats, aux forces de sécurité et aux électeurs » qui participeront à cette élection.
Dans ce communiqué non signé mais diffusé sur le site officiel des Talibans, les combattants mettent en garde les Afghans du danger qu'ils courent en jouant le jeu de ce scrutin fantoche, selon les termes utilisés.
Depuis le début de la campagne, plusieurs prétendants à la succession de Hamid Karzaï ont été pris pour cible. Deux membres de l'équipe du docteur Abdullah, finaliste en 2009, ont été tués fin janvier. Plusieurs convois de candidats ont été pris pour cibles mais aucune réunion publique n'a pour le moment été visée. Il n'est pas certain que les impressionnantes mesures de sécurité prises autour de l'élection suffiront à empêcher que le scrutin soit ensanglanté, comme c'était le cas en 2009.