Pakistan: un chef des talibans abattu, un attentat à Peshawar

Un important chef des talibans pakistanais a été abattu ce lundi 24 février dans le Waziristan nord, bastion de la mouvance jihadiste. Dans une autre attaque, deux paramilitaires ont été tués et il y a dix blessés dans cet attentat perpétré devant le consulat iranien à Peshawar dans le nord-ouest du pays. Ces attaques interviennent tout juste une semaine après la suspension des pourparlers de paix entre les talibans et le gouvernement. Un processus relancé fin janvier par le Premier ministre Nawaz Sharif. Ces derniers jours pourtant, les insurgés et l'armée ont intensifié leurs échanges meurtriers, éloignant un peu plus les perspectives de paix.

Asmatullah Shaheen, la quarantaine, dont la tête était mise à prix, était le président de la choura, le conseil central du Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP), un regroupement de factions islamistes armées. Il a été tué dans une embuscade par des hommes armés non identifiés. Selon des sources bien informées, Shaheen était une figure controversée. Il aurait fait les frais de rivalités internes au mouvement.

La deuxième attaque s'est produite à Peshawar, la métropole du nord-ouest du pays, proche de la frontière afghane. Selon toute vraisemblance, il s'agit d'une attaque suicide qui visait le consulat iranien. Le quartier abrite aussi de nombreuses organisations non gouvernementales. Pas de revendication pour l'instant, mais l'attentat porte la marque des talibans du TTP.

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Un match de cricket pour la paix

Depuis lundi dernier, le dialogue entre les talibans et le gouvernement est donc suspendu, et les bombardements, attaques et représailles n'ont pas cessé depuis l'exécution, il y a huit jours, de 23 soldats enlevés en 2010.

Un ministre pakistanais a proposé ce lundi une solution originale pour pacifier le pays : organiser un match de cricket entre le gouvernement et les insurgés. Une proposition rejetée dans la foulée par les talibans, qui y voient une manœuvre du gouvernement, celle de vouloir détourner les jeunes du jihad.

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