A Singapour, les deux Pussy Riot reprennent le fil du combat pour défendre les droits des prisonniers

Invitées à Singapour par les organisateurs du prix artistique Prudential Eye Awards - destiné à des artistes asiatiques - conscients du buzz que cela aller créer, et pourtant étroitement encadrées lors de leur séjour dans cette cité-Etat qui ne souffre pas la contestation, Maria Alekhina et Nadejda Tolokonnikova ont réussi à fausser compagnie à leurs chaperons. En robes légères, sûres d’elles, souriantes, elles ont répondu avec aplomb aux questions des journalistes. Il y a encore un mois pourtant, elles étaient encore derrière les barreaux !

Avec notre correspondante à Singapour, Carrie Nooten

Le nouveau fer de lance des deux Pussy Riot Nadejda Tolokonnikova et Maria Alekhina, libérées fin décembre 2013 grâce à une amnistie présidentielle : la protection des droits des prisonniers. En dépit du danger et des intimidations quotidiennes, les deux jeunes mères de famille reprennent le combat après juste deux semaines de vacances en famille.

Maria Alekhina explique : « On a surtout pris notre temps après les fêtes de Noël. La plupart des gens étaient en vacances, nous sommes parties à la campagne pour passer du temps avec nos enfants. Mais maintenant, il faut se remettre au travail, car personne ne le fera à notre place. Ni le gouvernement, ni la société ne sont intéressés par changer le système carcéral. C’est pour cela que nous le faisons. »

Sérénité

Avec leur ONG Zona Prava (Zone du droit), les deux jeunes femmes ont déjà réalisé une première visite en prison il y a trois jours. Cette semaine à Moscou, la Cour Suprême va aussi réexaminer leur procès, pour cause de trois violations à la procédure. Mais Nadejda Tolokonnikova reste sereine : « Il pourrait se passer n'importe quoi puisqu’ils vont revoir l’ensemble de la sentence. Mais comme c’est juste avant les Jeux olympiques, nous ne pensons pas que quoi que ce soit de sérieux en sortira. »

Les deux Pussy Riot redoutent en revanche qu’une fois les Jeux d'hiver de Sotchi passés, la situation empirera à nouveau.

Partager :