Avec notre correspondant à Bombay, Sébastien Farcis
C'est un miracle, ont exulté les membres de l'équipe d'Anna Hazare, rassemblés autour du militant septuagénaire, qui venait de rompre sa 4e grève de la faim pour ce combat. Cet organe anticorruption prendra finalement forme : il sera composé d'au moins neuf membres, la moitié venant du corps judiciaire, et ils auront les pouvoirs d'enquêter sur les agissements de tout fonctionnaire ou élu, y compris le Premier ministre.
Le Lokpal n'aura cependant pas d'investigateurs attitrés, et devra donc faire appel aux différents corps de police, ce qui est critiqué par certains, car ces agents sont souvent dépendants des autorités.
Indépendance accrue des enquêteurs
Les parlementaires ont toutefois réformé le mode de nomination du directeur de l'Agence nationale d'investigation : celui-ci sera nommé par un comité comprenant des élus de l'opposition ainsi que le juge en chef de la Cour suprême.
L'indépendance de ces enquêteurs ne sera donc pas totale, mais accrue. Le gouvernement a été impliqué dans de nombreuses affaires de corruption depuis 5 ans, et, en adoptant cette réforme tant attendue, il veut donner des gages à la veille des élections nationales d'avril prochain, qui se présentent très mal pour la majorité actuelle.