Inde: des attentats meurtriers sur fond de tensions politico-religieuses

En Inde, cinq personnes sont mortes et 90 blessées lors de l'explosion de six bombes ce dimanche 27 octobre en milieu de journée, à Patna, dans l'Etat du Bihar (est du pays). Elles ont été placées à différents endroits assez proches du lieu du grand rassemblement du candidat de l'opposition pour les élections législatives de mai prochain. Narendra Modi, figure emblématique du parti de la droite hindouiste du BJP, est tenu pour favori pour le scrutin national de mai prochain, mais il est également détesté par une grande partie de la population musulmane du pays pour son rôle présumé dans les révoltes anti-musulmanes de 2002.

Avec notre correspondant à Bombay, Sébastien Farcis

La police a arrêté plusieurs suspects dans la soirée de dimanche, dont l'un détiendrait chez lui une photo d'Oussama ben Laden, en plus d'explosifs et de détonateurs, selon le quotidien The Times of India.

Si ces éléments se confirment, cela prouverait la croissance de la tension entre Narendra Modi et une partie de la population musulmane indienne – un phénomène encore plus marquant dans cet Etat du Bihar, qui compte 16% de musulmans, soit l'un des taux les plus élevés du pays.

Ce candidat phare aux élections législatives appartient à la frange extrémiste de son parti hindouiste du BJP, une frange para-militaire qui revendique l'héritage purement hindou de l'Inde, et a été interdite plusieurs fois dans le passé pour des actions criminelles.

Les musulmans indiens sont, de plus, particulièrement hostiles à Narendra Modi, car celui-ci est soupçonné d'avoir laissé se dérouler les pogroms anti-musulmans de 2002.

Le candidat du BJP essaie de faire oublier ce drame en mettant en avant, dans sa campagne, la croissance économique exceptionnelle de l'Etat du Gujarat qu'il dirige depuis douze ans.

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