Chine: des morts et des blessés place Tiananmen à Pékin

Les accès par la Porte céleste à la Cité interdite place Tiananmen ont rouvert aux touristes en fin d’après-midi ce lundi 28 octobre à Pékin, près de trois heures trente après qu’un véhicule ait foncé sur la foule, percutant une barrière de sécurité selon les médias d’Etat. L’incident, qui s’est produit sur la place la plus sécurisée au monde, a fait cinq morts et 38 blessés, laissant ce soir de nombreuses interrogations du côté des internautes, faute d’explications.

Accident de la circulation lié à l’épais brouillard qui enveloppait la capitale chinoise ce lundi, suicide collectif ou encore attentat ? Le journal de 19h de CCTV n’a pas permis de répondre aux interrogations des internautes. La grand-messe de la télévision centrale de Chine n’a pas consacré une seule image à la voiture folle qui est venue s’encastrer sur la barrière de l’un des cinq ponts de marbres des empereurs menant à la Cité interdite. Sur Weibo, on ironise sur le fait que lorsqu'il y avait eu un suicide devant la Maison Blanche, l'information avait été diffusée en boucle sur CCTV et que ce lundi, pas un mot n'est dit sur ce qui s'est passé place Tiananmen.

Difficile d’en savoir plus en tentant de se rendre à pieds sur la plus grande place du monde cet après-midi. « Circuler ! C’est interdit de passer, il y a des activités qui empêchent d’accéder à la place Tiananmen », explique alors un policier. « Il se passe des choses spéciales. Toute la place est inaccessible depuis midi, poursuit un conducteur de vélo triporteur pour touristes, même la Cité interdite est interdite ».

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Selon la version officielle, il était donc midi cinq ce lundi lorsqu’un véhicule a foncé sur la foule avant de prendre feu sur une barrière de sécurité, au pied du portrait de Mao, devant la Porte céleste de la Cité interdite. Les pompiers sont intervenus. L’accès nord de la place par la ligne 1 du métro a été immédiatement fermé. La circulation n’a elle pas été interrompue, mais des panneaux de chantiers ont été alors immédiatement dressés par la sécurité pour empêcher d’apercevoir le lieu de l’incident depuis les bus et les voitures sur la grande avenue Chang'an qui longe la place. Impossible en revanche de dissimuler l’immensité de la place Tiananmen, chose très rare, totalement vidée de ses touristes cet après-midi.

« C’est le président Mao qui a dû être le premier surpris », disait encore une commerçante des environs, elle-même étonnée par le fait qu’un véhicule puisse venir s’enflammer ainsi au pied du portrait du grand Timonier trônant au dessus de la porte de la Cité interdite.

Refus de visiter les hôpitaux pour les journalistes

Un étonnement également partagé ce lundi soir sur les réseaux sociaux. Parmi les

images largement partagées : celle du 10 janvier 1982. Une femme chauffeur de taxi avait alors également foncé sur la foule, au même endroit de la place Tiananmen, faisant cinq morts et dix-neuf blessés. Les cadres du Parti du gouvernement de Pékin sont allés visiter les victimes à l’hôpital, fait savoir ce soir l’agence Xinhua.

Selon le dernier bilan de l’agence Chine nouvelle arrivé il y a quelques minutes, parmi les 38 blessés quatre sont des touristes étrangers. L’un d’entre eux, une touriste de nationalité philippine, est décédée de ses blessures à l’hôpital. Un touriste venu de Canton est également décédé. Les trois autres morts étaient les occupants du véhicule.

Ce lundi soir, des agents en civil empêchaient les journalistes d'accéder à l'hôpital Tongren, l'un des hôpitaux proches de la place Tiananmen où pourrait avoir été transportée une partie des blessés.

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