Avec notre correspondant à Bombay, Sébastien Farcis
Des arbres déracinés, des maisons effondrées et des poteaux électriques abattus et gisant au travers de la route. Le cyclone Phailin a ravagé plusieurs villages pendant la nuit. Des pluies intenses devraient continuer à tomber jusqu'à lundi midi, pouvant entraîner des glissements de terrain et des inondations, alors que les vents ont ralenti à environ 90 km/h.
Le pire semble donc passé et la mobilisation des autorités, qui ont lancé la plus grande évacuation de civils en Inde depuis 23 ans, a porté ses fruits. Les craintes étaient justifiées ; en 1999, un cyclone quasiment identique avait coûté la vie à plus de 8 000 personnes dans cette région. La différence, c'est que depuis lors, des dizaines d'abris en dur ont été construits le long des côtes.
Une équipe d'intervention pour les catastrophes naturelles de 2 300 hommes entraînés a aussi été créée, et un nouveau radar a été placé dans cette zone, ce qui a permis d'obtenir des prévisions bien plus précises. Cette logistique exemplaire pourrait inspirer d'autres régions indiennes, comme celles de l'Himalaya, où le manque de préparation lors des inondations de juin dernier avait contribué à la mort de plus de 5 000 personnes.
Grâce au plus grand déplacement de population que le pays n'aie jamais connu, le cyclone Phailin n'a fait «que» 14 morts selon les autorités, qui se félicitent des politiques de prévention des Etats les plus à de l'est du pays. Le cyclone devrait maintenant disparaître dans l'Odisha (ex-Orissa) et l'Andhra Pradesh. Pour Jean Joseph Boillot, spécialiste de la société indienne au Centre d'études prospectives et d'informations internationales (CEPII) à Paris, cette capacité d'organisation servira de modèle pour l'Inde, et le monde en général.