Avec notre correspondante à Shanghai, Delphine Sureau
Pour conduire ses premières enchères en Chine continentale, Christie’s a confié son marteau à Jin Li, commissaire-priseur à la main énergique quand elle adjuge les 43 lots mis en vente à Shanghai : du vin, des bijoux et des toiles d’Andy Wharol et de Picasso.
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Implantée depuis 1986 à Hong Kong, Christie’s n’avait jusqu’ici pas accès au marché chinois. Ce réservoir de riches collectionneurs était la chasse gardée de ses concurrents locaux : Poly et Guardian. Il a fallu des mois de négociations pour que l’enseigne britannique devienne la première maison étrangère à pouvoir opérer indépendamment en Chine.
« Nous avons des bureaux à Shanghai et à Pékin depuis dix ans, explique François Curiel, président de Christie’s en Asie, mais nous n’avions pas le droit de vendre en Chine. Mais en avril dernier, nous avons reçu notre licence et nous voici en Chine, accueillis à bras ouverts par les autorités chinoises. »
Le même mois, la famille Pinault, propriétaire de la maison, annonçait qu’elle rendait deux bronzes volés à Pékin. Un hasard du calendrier, commente-t-on chez Christie’s, en ajoutant que cette liberté en Chine n’est pas complète : les antiquités sont interdites à la vente, et les acheteurs doivent s’acquitter de lourdes taxes.