Les discussions devraient évidemment porter sur le Cachemire, une région que les deux pays se partagent et que chacun revendique après deux guerres qui ont abouti en 2003 à un cessez-le-feu régulièrement violé depuis. D’ailleurs l’annonce par le Premier ministre indien d’une rencontre avec son homologue pakistanais ne plaît pas à son opposition, le BJP, dont le chef s’est publiquement interrogé ce mercredi sur la pertinence d’une rencontre avec Nawaz Sharif au vu des derniers incidents, martelant que «le terrorisme et les discussions ne devraient pas aller de pair».
Début août, cinq soldats indiens avaient été tués dans une embuscade à la frontière entre les deux pays, précisément au Cachemire. Une attaque imputée par l’Inde à l’armée pakistanaise «accompagnée d’éléments terroristes». Du coup les pourparlers de paix, qui devaient reprendre à la fin du mois dernier, avaient été suspendus avant même d’avoir commencé.
Déjà au mois de janvier d’autres accrochages avaient empêché la poursuite de discussions qui venaient juste de reprendre, trois ans après l'attentat de Bombay là aussi imputé par les indiens aux Pakistanais. Le Premier ministre indien, malgré la pression du BJP et les élections législatives de l'an prochain, accepte donc la main tendue de Nawaz Sharif, qui depuis son élection en mai dernier affirme qu’il veut apaiser les tensions avec le voisin indien.
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