Depuis le 1er août, Moukhtar Abliazov dort à la Maison centrale de Luynes, près d'Aix-en-Provence. Interpellé sur la base d'une fiche Interpol, il est sous le coup d'un mandat d'arrêt délivré par Kiev pour escroquerie et usage de faux. L’Ukraine demande son extradition pour le juger mais selon l'avocat Bruno Rebstock, c'est pour mieux le remettre au Kazakhstan.
Officiellement, le régime kazakh reproche à Abliazov d'avoir spolié la banque BTA, qu'il a longtemps dirigée. Officieusement, le pouvoir voudrait se débarrasser d'un opposant encombrant. « Il était propriétaire à 80% de cette banque et il a été spolié lors de sa nationalisation, qui était politique », clame Me Rebstock.
« La banque BTA est aujourd’hui en réalité l’instrument de M. Nazarbaïev et de l’Etat kazakh contre M. Abliazov pour obtenir son silence, puisqu’il est l’opposant politique principal aux autorités kazakhes, poursuit l’avocat. C’est un procès exclusivement politique. Encore une fois, l’Etat ukrainien est, soit volontairement, soit à son corps défendant, totalement instrumentalisé par les autorités kazakhes. »
Pour Moukhtar Abliazov, tout se jouera en septembre. S'il doit quitter la France, son avocat craint le pire.