Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles
Chaque 15 août, le Japon commémore la fin de la guerre. Un euphémisme pour sa capitulation, lorsqu'après les deux explosions des bombes atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki, l’empereur Hirohito décida de cesser le combat. Aujourd’hui, en présence de l’empereur Akihito, de l’impératrice Michiko, le Premier ministre Shinzo Abe, a prononcé un bref discours. Il a rendu hommage aux trois millions de Japonais, civils et militaires, morts durant la Seconde Guerre mondiale. Mais il n’a pas mentionné les quelque 20 millions d’Asiatiques, victimes de la guerre d’agression japonaise. Et Shinzo Abe n’a pas exprimé de regrets pour les souffrances infligées aux pays voisins.
C’est la première fois depuis vingt ans qu’un chef de gouvernement japonais rompt avec une telle tradition. Les relations entre le Japon, la Chine et la Corée du Sud, sont aux plus bas.
Shinzo Abe, un représentant de la droite nationaliste, rejette la responsabilité de la guerre en Asie sur la menace occidentale et relativise les crimes commis par l’armée japonaise. Mais contrairement à une idée reçue, le Japon ne cesse d’exprimer des regrets pour le passé et les pays voisins doutent de leur sincérité.