Avec notre correspondante à Phnom Penh, Stéphanie Gée
L'opposition clame que sa victoire lui a été volée à l'aide d'une fraude électorale massive. A sa demande, la Commission électorale a accepté la participation de membres des deux grands partis et de la société civile aux enquêtes sur ces irrégularités. Insuffisant, estime le Parti du sauvetage national, le grand rival du PPC au pouvoir, comme l'a expliqué son président Sam Rainsy à Phnom Penh devant des milliers de supporters.
« Nous souhaitons que les Nations unies interviennent pour résoudre ce problème, clame-t-il. J'envoie un message à l'autre parti : s'il veut éviter des manifestations et ne pas avoir à gérer le soulèvement du peuple, mécontent, il faut lui rendre la justice en acceptant la participation de l'ONU. Alors, nous accepterons cette solution. »
Côté gouvernement, donner un rôle d'arbitre dans ce processus à l'ONU qui, voilà vingt ans, organisait sous son égide les premières élections libres dans le Cambodge d'après-guerre, est inconcevable. Mais Sam Rainsy se fait plus menaçant. « Si on cherche à nous intimider, prévient-il, il y aura une manifestation dix fois plus importante qu'aujourd'hui. Vous verrez dans quelques jours ! »
En attendant les résultats provisoires que la Commission électorale doit annoncer prochainement, les ténors du gouvernement pressent Sam Rainsy de retourner à la table des négociations, et prédisent le chaos dans le pays si des manifestations doivent éclater.