Près de quatre ans après la fin d'une guerre civile sanglante au Sri Lanka, Banujah, jeune Tamoule née en France, ne veut rien oublier des atrocités dont sa communauté a été victime : « C’est un jour noir pour le peuple tamoul, mais c’est aussi un jour d’espoir. L'espoir de pouvoir obtenir un jour justice et de vivre dans un pays libre. La guerre est terminée mais la situation ne s’est guère améliorée et elle s’empire même. L’ONU en 2009 n’a pas fait son devoir de protéger les civils et aujourd’hui elle doit faire son devoir de rendre justice à cette population qui vit encore dans la misère, la souffrance et la peur de se faire massacrer ».
Tant qu'aucune enquête internationale et indépendante ne sera menée, tant que les exactions commises durant la guerre resteront impunies, les Tamouls en exil appellent à boycotter le Sri Lanka, vanté comme un paradis dans les guides touristiques.
« L’argent que rapporte le tourisme ne rapporte rien à la population. Il est investi dans l’armée ou reste aux mains d’un gouvernement corrompu », affirme un manifestant.
Un gouvernement qui n'a jamais reconnu ses responsabilités dans la mort de plus de 40 000 personnes durant les derniers mois de la guerre en 2009, juste avant la défaite de la rébellion des Tigres tamouls.