« Nous ne savons pas si le fichier a été atteint ou non, mais nous ne pouvons en nier la possibilité étant donné le volume de circulation entre notre serveur et des terminaux extérieurs », a expliqué Yahoo ! Japan dans un communiqué publié vendredi soir. Ce sont donc les données personnelles de près de 22 millions d’internautes qui auraient pu être dérobées. Des informations qui peuvent être ensuite utilisées pour des transactions d’argent. Entre mai 2012 et mars 2013, on estime que près de 49 millions de yens auraient été détournés de cette façon.
En s’attaquant au géant Yahoo !, les pirates n’ont pas vu les choses en petit. Au Japon, le site de Yahoo ! est, en effet, l’un des plus consultés avec plus de 50 milliards de pages vues tous les mois. Le moteur de recherche figure en tête avec plus de 50% des parts de marché contre 40% pour son principal concurrent Google.
De nombreux précédents
Ce n’est pas la première fois que les données personnelles des internautes japonais sont menacées par le piratage. En 2011, c’est le groupe Sony qui en avait fait les frais. Plus d’un million de mots de passe avaient été piratés lors d’une attaque sur le site SonyPicture.com. En avril, ce sont ses réseaux de jeux en ligne qui avaient été la cible des hackers dans le cadre d’une attaque d’une ampleur sans précédent touchant plus de 100 millions de comptes.
Tout comme Sony, l’éditeur de jeux vidéos Nintendo a, lui aussi, été la cible d’un groupe de pirates qui se fait appeler Lulz Security. Une entité qui assure ne pas vouloir se servir à mauvais escient des données recueillies, mais plutôt montrer les failles sécuritaires de ces grands groupes nippons. En avril dernier, c’est l’agence d’exploitation spéciale japonaise qui avait détecté une tentative d’intrusion dans son système ayant pu permettre l’accès à des informations concernant la Station spatiale internationale (ISS).
Durcissement de la lutte contre le piratage
Des attaques qui montrent le retard pris par les autorités japonaises en matière de lutte contre le piratage informatique. Elles ont annoncé dernièrement la mise en place d’un service de pointe pour lutter contre ses délits.
Il y aussi un renforcement de l’arsenal législatif pour lutter contre les délits informatiques commis par les particuliers. Depuis octobre 2012, une loi a été adoptée par le Parlement japonais pour instaurer de nouvelles sanctions contre les personnes qui téléchargeraient illégalement des œuvres sur internet. Des faits passibles désormais de 20 000 euros d’amende et de deux ans de prison.