L'Australie offre cette année « les six meilleurs jobs du monde »

« Réveillez les kangourous, nagez en compagnie des dauphins et des lions de mer, découvrez Kangaroo Island ». Cela ressemble fort à la brochure d'une agence de voyage. Et pourtant, il s'agit d'une offre d'emploi : six mois de travail payés près de 80 000 euros. L'Australie a ouvert les candidatures aux six meilleurs jobs du monde il y a une semaine exactement. Parmi eux : devenir blogueur branché mode et culture à Sydney, apprenti oenologue et critique culinaire en Australie Occidentale, ou gardien de parc national sur les plages du Queensland.

Pour décrocher l'un de ces six jobs de rêve, il faut d'abord être jeune. Les candidats doivent avoir entre 18 et 30 ans, être très bon en anglais. La lettre de motivation n'est pas demandée. Il faut produire une vidéo de motivation et on a 30 secondes pour convaincre. Il faut surtout être original car la sélection sera impitoyable. Au bout de trois jours seulement, l'office du tourisme avait déjà reçu 75 000 candidatures. Et d'ici le 10 avril, date de clôture des candidatures, ce chiffre pourrait encore plus que tripler.

Mais attention, seuls sont éligibles les jeunes originaires des Etats-Unis, des pays riches d'Asie - Hong-Kong, Taïwan, la Corée du Sud et Japon-, et de quelques pays européens : la France, l'Allemagne, l'Italie, et les deux pays qui ont fourni la majorité des premiers migrants et avec lesquels l'Australie a des liens très forts, l'Irlande et la Grande-Bretagne.

C'est là que l'Office du tourisme australien a déployé les grands moyens en installant carrément une plage artificielle en gare de Waterloo à Londres. Autrement dit, cette campagne révèle une fois de plus une Australie qui a les yeux rivés vers l'Europe. Quelques commentateurs se demandent même pourquoi les six meilleurs jobs du monde, qui sont très bien payés, ne sont pas ouverts aux voisins directs de l'Australie - comme l'Indonésie, ou les pays du Pacifique par exemple.

Un investissement de 3 millions d'euros dans une campagne mondiale

L'Australie veut attirer plus de jeunes gens pour pourvoir 36 000 emplois saisonniers dans le tourisme, l'hôtellerie-restauration. Mais, elle a aussi besoin de main d'oeuvre dans l'agriculture, pour les récoltes. Le coût de la vie a beaucoup augmenté ces derniers temps en Australie et la crise mondiale fait que tout le monde ne peut pas payer un billet d'avion pour le bout du monde.

Du coup le nombre de jeunes touristes sous visas «vacances-travail» - six mois de tourisme, six mois de travail-, est en stagnation. Or ces jeunes routards de l'hémisphère Nord ont quand même du pouvoir d'achat : ils rapportent actuellement 9,4 milliards d'euros par an à l'économie australienne. Ils restent plus longtemps que les touristes normaux et ne se limitent pas aux sites les plus touristiques. On les retrouve, nombreux, au fin fond du bush.

Polémique sur les travailleurs étrangers

Des élections fédérales sont programmées le 14 septembre prochain en Australie. La Première ministre sortante, la Travailliste Julia Gillard, a promis la semaine dernière de sanctionner les employeurs qui ne pratiquent pas la préférence nationale et embauchent des étrangers au motif qu'ils sont plus qualifiés. Ce patriotisme économique contredit le message d'ouverture de l'Office du tourisme australien et qui est d'autant plus surprenant que le taux de chômage est actuellement de 5,4 % en Australie.

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