Pakistan : un député de la coalition au pouvoir assassiné à Karachi

Difficile semaine pour le gouvernement pakistanais, à quelques mois des élections générales. D'abord, les échauffourées entre les armées pakistanaise et indienne, dans la région du Cachemire, ont fait plusieurs morts. Ensuite, lors d'un « sit-in » à Islamabad, à l'initiative du chef religieux Tahir ul-Qadri, des milliers de ses partisans ont dénoncé un gouvernement jugé corrompu. Enfin, la Cour suprême pakistanaise a demandé l'arrestation du Premier ministre Raja Pervez Ashraf, justement pour corruption. Dernier évènement susceptible d'ajouter encore à ce tumulte : ce jeudi à Karachi, un député du MQM, l'un des partis de la majorité présidentielle, a été assassiné en pleine rue, avec ses trois gardes du corps.

Manzar Imam faisait partie du Parlement local. Il était surtout membre du MQM, le parti qui domine politiquement la région. Au niveau national, ce parti est l'une des composantes de la coalition au pouvoir.

L'attentat s'est déroulé à Karachi. La ville est connue pour sa violence : guerre des gangs, rivalités ethniques et politiques... Un responsable du parti n'écarte aucune piste mais appelle surtout les partisans du MQM au calme.

« Les gens de la région du Sind, de Karachi, d'Hyderabad et d'autres villes sont en train d’observer un deuil de trois jours, dans la paix, explique-t-il. Et nous leur avons demandé, nous les avons suppliés de rester pacifiques, de vraiment se contrôler pour déjouer la conspiration qui vise à déstabiliser Karachi, alors que le pays traverse des épreuves, et va peut-être connaître une révolution ! »

« Le MQM est visé depuis longtemps, parce que tout le monde a peur de son programme, ajoute-t-il. Il consiste à donner du pouvoir à la classe moyenne, aux femmes. Les partisans du statu quo s'y oppose, parce que cela mécontenterait leur base électorale, les propriétaires terriens, l'élite au pouvoir, ces quelques familles. »

Pour le moment, l’appel au calme semble avoir été entendu. Il y a deux ans, la mort d’un premier député du MQM avait provoqué des violences politiques et ethniques, durant lesquelles de nombreux Pakistanais avaient été tués.

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