Les briquets chinois ne seront plus taxés à l'entrée de l'Union européenne

L’époque de la taxe antidumping contre les briquets chinois semble révolue. La Commission européenne se propose d’abandonner cette taxe vieille de vingt et un ans. Au grand dam de BIC, le géant européen du briquet.

Une nouvelle défaite pour Arnaud Montebourg ! Faisant fi de l’avis du flamboyant ministre français du Redressement productif, la Commission européenne s’apprête à retirer la taxe antidumping qui frappe depuis vingt et un ans les briquets fabriqués en Chine. La Direction du commerce de la Commission a fait une recommandation dans ce sens aux pays membres. Elle devrait être adoptée d’ici au 13 décembre.

Au grand dam de l’entreprise française BIC, le géant européen du briquet. Fabriqué pour l’essentiel dans l’usine de Redon, en Bretagne (ouest de la France), du groupe, le briquet représente 28% du chiffre d’affaires de ce dernier. S’estimant la principale lésée par le projet de l’UE d’abandonner la taxe antidumping visant les briquets de bas de gamme en provenance de la Chine, BIC avait menacé d’annuler un investissement de plusieurs dizaines de millions d’euros dans son usine de Redon. L’entreprise avait également demandé à son ministre de tutelle d’intercéder auprès de l’UE pour le maintien de la taxe. Ce que le ministre a fait en adressant un courrier au commissaire européen du commerce, mais il n’a manifestement pas été entendu.

Une des plus vieilles taxes en vigueur

Depuis 1991, les briquets chinois sont taxés à l’entrée de l’Union européenne. Ces taxes se traduisent par le doublement du prix des briquets importés, compensant les dépenses consenties par des producteurs européens soumis à des normes de qualité et de sécurité plus exigeantes. Au cours des dernières années, certains producteurs chinois avaient réussi à échapper à la taxe en produisant des fausses déclarations d’origine. Une enquête a été ouverte récemment, à la demande de BIC d’ailleurs, avec la perspective d’une extension de la taxe au Vietnam, devenu le pays majeur de contournement par fausse déclaration d’origine.

BIC, dont l’activité briquet affiche une marge d’exploitation de 40% environ, n’a pas réussi à convaincre l’exécutif européen du bien-fondé de son argumentaire sur l’effet préjudiciable du retrait de la taxe antidumping. Bruxelles estime que cette taxe, qui est l’une des plus vieilles encore en application, n’avait plus lieu d’être prolongée. Rappelant que le marché américain n’était pas protégé par une taxe similaire sans que pour autant cela conduise à une domination du secteur par les Chinois, la Commission a jugé que l’entrée sur le territoire sans surtaxe de briquets en provenance de la Chine « ne causera pas de dommage à l’industrie européenne non plus ».

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