Avec notre correspondant à Islamabad, Eric de Lavarène
A Rawalpindi, c’est un homme qui s’est fait sauter après avoir échappé aux forces de sécurité, au moment où il atteignait la procession. Le bilan est lourd car des centaines de personnes se trouvaient alors réunies pour commémorer muharram, le mois sacré de l’islam chiite. Revendiquée par les talibans, cette attaque est le fait de groupes extrémistes pakistanais anti-chiites qui se sont lancés dans une véritable guerre sectaire depuis les années 1990.
Chaque année, les morts se comptent par centaines durant le mois de muharram. Malmenés par l’armée pakistanaise, les talibans se sont alliés à ces groupes et ont déclaré la guerre aux chiites pour mieux plonger le pays dans le chaos. Hier encore, deux bombes ont également explosé à Karachi au passage d’une autre procession.
Les forces de sécurité ont pourtant été placées en état d’alerte maximum, les commerces fermés et des barrages ont essaimé un peu partout. Ce qui n’a pourtant pas empêché le carnage. Les médias pakistanais affirmaient ce jeudi matin que ces attaques pourraient être les prémices d’une campagne extrêmement violente contre les chiites, déjà victimes d’assassinats quotidiens dans tout le pays.