Chine : le 18e Congrès du Parti communiste chinois a ouvert ses travaux

Le 18e Congrès du Parti communiste chinois s'est ouvert ce jeudi 8 novembre à Pékin, en présence de plus de 2 200 délégués et sous haute surveillance policière. Pendant sept jours, les délégués qui représentent les 82 millions de membres du parti, vont désigner au terme d'un processus complexe le nouvel exécutif mais aussi impulser des réformes économiques. Dans son discours inaugural, le président Hu Jintao a appelé à davantage de réformes démocratiques et mis en garde contre la corruption. Les clés pour comprendre la «Mutation en marche pour le Parti communiste chinois» sont dans notre dossier spécial.

Après la présidentielle américaine et la réélection de Barack Obama, le 18e Congrès du Parti communiste chinois est un événement majeur puisque la deuxième puissance économique mondiale va désigner à cette occasion son futur président.

Il s'agit de Xi Jinping, 59 ans, vice-président depuis 2008, fils d'un dirigeant historique du Parti communiste. Un apparatchik d'un abord plus souriant que l'actuel président Hu Jintao, mais dont on ne connaît pas grand-chose des convictions politiques.

Comme le veut la tradition, il sera en principe désigné secrétaire général du parti à la fin de ce congrès, puis deviendra chef de l'Etat lors de la session plénière annuelle de l'Assemblée nationale populaire en mars prochain.

Mais ce n'est pas le seul enjeu de ce congrès. Les principales instances du parti vont ainsi être renouvelées, en particulier le Comité permanent du Bureau politique, qui est le cœur du pouvoir chinois, là où se prennent collégialement toutes les décisions importantes. Il comprend actuellement neuf membres, dont sept vont être renouvelés.

Risque de craquement

Tous les observateurs attendent de connaître sa composition pour jauger l'équilibre entre conservateurs et réformateurs. La Chine est à un tournant. En dix ans, elle est passée de sixième à deuxième puissance économique mondiale. Mais la croissance est en baisse et la corruption galopante. Le mécontentement populaire grandit face aux inégalités et à l'enrichissement extravagant d'une petite élite au sein du Parti communiste.

Un mécontentement qui s'exprime notamment sur les réseaux sociaux, malgré la censure draconienne. Certains dirigeants du parti sont conscients des risques de craquement du système. En ouvrant ce congrès, le président sortant Hu Jintao a d'ailleurs lancé un cri d'alarme, estimant que la corruption pourrait s'avérer fatale pour le régime, tout en appelant à plus de démocratie.

Il ne faut pas s'attendre à l'annonce d'un passage au multipartisme, plutôt à une relative démocratisation dans le cadre du parti unique. Et justement, on devrait au terme de ce congrès, en savoir un peu plus sur la direction que va prendre le tout-puissant Parti communiste chinois.

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