De notre correspondant à Islamabad, Nadia Blétry
Même si les manifestants n’ont pas pu pénétrer dimanche 7 octrobre dans les zones tribales, Imran Khan s’est félicité du succès de l’opération. Il est vrai qu’en terme de communication, l’ancienne star du cricket et figure politique montante a incontestablement atteint son but.
Au cours de ce week-end, le pays n’aura eu d’yeux que pour la progression du cortège des centaines de voitures qui accompagnaient Imran Khan vers l’une des régions les plus dangereuses du pays. Le Waziristan est une zone tribale considérée comme un bastion pour les talibans et pour les combattants étrangers des réseaux al-Qaïda. Mais, les détracteurs du politicien voient dans cette caravane contre les drones un coup médiatique alors que les élections législatives doivent avoir lieu l’année prochaine.
Des victimes des bombardements américains s’étaient également déplacées des zones tribales pour rejoindre le cortège et pour assurer que les frappes aériennes n’épargnaient pas les civils. Ces dernières années, les tirs de missiles se sont multipliés sur la frontière afghano-pakistanaise, des régions interdites aux étrangers .
Dans ces zones de non-droit, il reste difficile de savoir ce qui se passe réellement et de recueillir des témoignages. Les victimes des drones présentes ce week-end assurent que dans ces districts les populations sont aujourd’hui traumatisées par les frappes aériennes incessantes sur la région.