Avec notre correspondant à Séoul Frédéric Ojardias
En début de semaine, deux millions de barils de brut iranien sont arrivés en Corée du Sud. Séoul avait pourtant suspendu les importations début juillet, mais, entièrement dépendant de l’extérieur pour son approvisionnement en énergie, le gouvernement a réussi à contourner l’embargo sur le brut iranien.
La Corée du Sud, cinquième importateur mondial de pétrole se fournit essentiellement au Moyen Orient : en 2011, plus de 9% de son brut provenait d’Iran, qui lui offre des prix plus bas que ceux de ses voisins.
Pour échapper à l’embargo, Séoul est parvenu à négocier une exemption auprès de son grand allié américain. Mais l’autorisation des Etats-Unis n’était qu’une première étape, l’acheminement du pétrole posant à son tour problème. En raison des sanctions imposées par Bruxelles à l’Iran, les navires pétroliers sud-coréens ne peuvent plus être assurés par les compagnies de réassurance, pour la plupart européennes.
L’Iran a donc proposé à Séoul de fournir lui-même les pétroliers nécessaires à la reprise des convois de brut. Une offre assortie de pressions : Téhéran avait laissé planer la menace d’une interdiction des importations de Corée. Une menace d’autant plus lourde que l’Iran est le troisième marché au Proche Orient des industries coréennes. Le « Pays du Matin calme », dont la croissance repose sur ses fortes exportations, a en conséquence choisi de donner son feu vert aux pétroliers iraniens.