L'Eglise catholique philippine au coeur d'un trafic d'ivoire

La police philippine a annoncé vendredi 28 septembre l'ouverture d'une enquête nationale auprès des propriétaires de statues et d'objets liturgiques en ivoire qui pourraient être issues de la contrebande depuis l'Afrique. L'Eglise catholique est elle-même accusée d'être impliquée dans ce trafic, mais dément.

Avec notre correspondant à Manille, Gabriel Kahn

Cette enquête va porter, selon la police, sur tout objet en ivoire possédé par des particuliers ou des personnes publiques aux Philippines. Elle fait suite à un article publié par la revue National Geographic qui a révélé que l’Eglise catholique dans le pays était impliquée dans le trafic d’Ivoire.

Au départ, seuls deux prêtres hauts placés dans la hiérarchie catholique et cités dans cet article avaient été visés par cette enquête. La Conférence des évêques aux Philippines a tenté de se dédouaner en déclarant que l’un d'eux avait été récemment démis de ses fonctions à la suite d’une affaire de pédophilie datant de plusieurs dizaines d’années. Très puissants sur cet archipel de près de 100 millions d’habitants en majorité catholiques, les évêques se sont offusqués de ces accusations et ont rappelé que l’Eglise était opposée au trafic d’ivoire.

Il est interdit d'importer de l'ivoire aux Philippines depuis 1981, mais il n’est pas certain que la police ait les moyens de dater précisément les œuvres qu’elle pourrait être amenée à y découvrir. L’Eglise catholique aux Philippines est soupçonnée d'avoir profité de cette faiblesse pour faire le commerce de statues en ivoire de fabrication récente mais présentées comme étant des antiquités.

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