La justice chinoise confirme le redressement fiscal d'Ai Weiwei

La justice confirme l’énorme redressement fiscal d’Ai Weiwei. L’artiste chinois le plus connu à l’étranger vient de voir son deuxième appel rejeté par un tribunal de Pékin. C’était son dernier recours face au fisc qui lui réclame 15 millions de yuans, soit 1,7 million d’euros. Le dissident, critique du régime chinois, dénonce un simulacre de justice, destiné à le faire taire.

Avec notre correspondante à Shanghai, Delphine Sureau

Le mot « honte » a été posté par Ai Weiwei sur son compte Twitter. L’artiste est venu lui-même annoncer aux journalistes, à la sortie du tribunal, l’issue de ce deuxième et dernier procès en appel : « Pas de modification du jugement ». Il n’y a même pas eu d’audience durant laquelle la défense d’Ai aurait pu faire valoir ses arguments.

Le dissident a donc perdu sa bataille judiciaire. Il va devoir rembourser au fisc chinois 1,7 million d'euros au titre du redressement fiscal imposé en novembre dernier à l’entreprise qui produit ses œuvres d’art, pourtant enregistrée au nom de sa femme.

Détenu au secret pendant 81 jours

« Plus que jamais, j’ai conscience que je suis aussi vulnérable que n’importe quel citoyen dans ce pays », commente Ai Weiwei qui se dit épuisé. Selon lui, cette fraude fiscale a été montée de toute pièce par Pékin pour le museler. C’est aussi l’avis des 30 000 chinois qui se sont cotisés pour verser la caution nécessaire à cet appel.

L’artiste provocateur a été détenu au secret pendant 81 jours l’an dernier, et depuis il n’a toujours pas récupéré son passeport. De fait, les autorités l’empêchent de sortir de Chine.

Partager :