« Je n'ai jamais violé personne, je pense qu'on leur a suggéré des choses », a déclaré Gérard Carayon, cet humanitaire accusé de viol par trois enfants. L'un d'eux s'était rétracté, mais les autres ont témoigné.
Ces témoignages ont dû franchir la double barrière de la traduction du langage des signes utilisé en Indonésie au français. Autre problème, de procédure cette fois, les enfants n'ont pas fait l'objet d'examens médicaux et psychologiques. L'avocate de Gérard Carayon a dénoncé « les conditions complètement artisanales » dans lesquelles les paroles des enfants ont été recueillies. D'après l'avocat général, les témoignages décrivaient des scènes différentes, certes, mais qui se recoupaient.
Avec 1000 euros de retraite par mois, Gérard Carayon était riche en Indonésie. Il jouissait d'une certaine autorité, et c'est ce sentiment de toute puissance qui l'aurait perdu, d'après un policier là-bas. L'affaire a été tranchée : l'humanitaire est donc reconnu coupable par la cour d'assises de deux viols sur personnes fragiles.