Ces mutins faisaient partie des Bangladeshi Rifles, des paramilitaires chargés de la surveillance des frontières. Il y a trois ans, ils avaient profité de la réunion annuelle de leurs chefs dans la capitale, Dacca, pour voler plusieurs milliers d'armes, bloquer les routes et traquer leurs officiers jusque chez eux. Sur les 74 personnes tuées pendant ces deux jours de violence, 57 étaient des officiers, le chef des Bangladeshi Rifles a d'ailleurs lui aussi été tué.
Une juridiction militaire d'exception
A l'origine de ce bain de sang, le rejet de revendications des gardes-frontières concernant leurs soldes et leurs conditions de travail. La mutinerie s'était terminée grâce à des négociations et des offres d'amnistie, finalement retirées après la découverte de dizaines de corps mutilés dans les égouts et dans des fosses communes.
Sur les 673 soldats jugés ce mardi 28 août, 8 ont été acquittés et 113 ont écopé de la peine maximale de 7 ans de réclusion. Les condamnations sont prononcées par un tribunal militaire spécial, qui interdit aux accusés d’avoir recours à des avocats et de faire appel.
Aujourd'hui, pas moins de 5 000 soldats ayant trempé dans cette affaire sont en prison et plusieurs dizaines des gardes-frontières déjà condamnés sont toujours poursuivis pour meurtre, par une instance civile cette fois. Ils risquent la peine de mort.