Inde : des affrontements entre hindous et musulmans embrasent le nord-est du pays

La situation reste extrêmement tendue dans l’Etat de l’Assam, à l’extrême nord-est de l’Inde. Depuis quatre jours, des affrontements communautaires entre des groupes hindous et musulmans ont provoqué la mort d’au moins 35 personnes, et la fuite de 150 000 civils, hébergés dans des centres d’accueil précaires. Plusieurs milliers de militaires ont été dépêchés sur place et autorisés à tirer à vue en cas de violences.

Avec notre correspondant à Bombay, Sébastien Farcis

Tout a commencé le vendredi 20 juillet, quand des hommes non identifiés ont tué quatre jeunes de l’ethnie des Bodos (tibéto-birmane). Des membres de cette communauté majoritairement hindoue ont tout de suite accusé les musulmans d’être responsables de ces crimes, et ont mis le feu à des dizaines de leurs villages. Depuis, c’est tout l’Etat de l’Assam qui s’embrase, jetant les civils dans des camps de réfugiés qui manquent d’électricité et de nourriture.

L’armée, qui a imposé un couvre-feu, a dû abattre mardi quatre personnes qui brulaient des maisons dans un village bodo.

Ces tensions sont régulières dans cette région tribale indienne, surtout car les groupes autochtones se plaignent de l’importante immigration illégale de populations musulmanes venant du Bangladesh voisin.

« Nous devons contenir la violence pendant au moins 48 heures, après quoi nous pourrons inviter les chefs de communauté à se parler. Des violences sporadiques peuvent toujours survenir, mais nous devons y répondre rapidement pour éviter qu’elles ne dégénèrent. La situation est très compliquée dans la région, à cause de l'important mélange ethnique », explique Joyonto Choudhury, responsable de la police dans l’Etat de l’Assam.

Les derniers affrontements de ce type remontaient à 2008, et ils avaient déjà fait 53 morts dans cette région.

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