En Chine, 181 enfants libérés des griffes des trafiquants

L’information révélée par la presse ce vendredi 6 juillet fait suite à une vaste opération policière menée depuis le début de l’année dans 15 provinces du pays. Plus de 800 suspects ont été arrêtés selon les autorités qui communiquent régulièrement sur ce genre de coup de filet. La nouveauté aujourd’hui étant que des cliniques privées étaient associées au trafic.

Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde

Les médecins et les sages-femmes étaient évidement les mieux placés pour organiser le trafic affirment aujourd’hui les policiers. Ils connaissaient les femmes enceintes ne désirant pas garder leurs enfants, ils n’avaient plus qu’à aller chercher les « clients ».

Dans le collimateur des enquêteurs : quatre cliniques privées de la ville de Xingtai dans le Hebei (centre du pays) où tout a commencé. En 2008 deux femmes venues de la lointaine province du Sichuan arrivent dans l’un des établissements dans le district de Pingxiang. Les futures mamans se disent alors incapables d’élever financièrement leur enfant.

Les personnels vont les aider à trouver, moyennant commission, des parents adoptifs prêts à payer pour garder les nourrissons. La politique de l’enfant unique et les traditions favorisent les garçons en Chine, le trafic est vite très rentable. « Parfois on organisait des ventes aux enchères pour vendre aux plus offrants ».

« Les acheteurs venaient à la clinique pour voir à quoi ressemblaient les parents et fixer le prix des bébés », auraient ainsi avoué deux médecins interpellés. Le réseau était constitué de rabatteurs dans les provinces et notamment au Sichuan, des personnels de la clinique et des démarcheurs chargés de trouver les clients. « Le prix des enfants a augmenté », ajoute encore un policier aux Nouvelles de Pékin.

« 20 à 30 000 yuans (plus de 3 700 euros) pour une fille, avec un garçon cela pouvait aller jusqu’à 80 000 (environ 10 000 euros) », dit-il,

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