Le phénomène est ancien, régulier et tend même à augmenter. Depuis le 1er janvier, 62 bateaux transportant près de 4 500 migrants, parmi eux des Afghans, ont été interceptés par les Australiens. Or, c’est majoritairement d’Indonésie que ces désespérés embarquent pour cette traversée extrêmement périlleuse dans l'espoir d'obtenir à l'arrivée un statut de réfugié.
Côté australien, on souhaite que les Indonésiens, qui rechignent à garder ces demandeurs d'asile chez eux, prennent leurs responsabilités pour endiguer le phénomène.
Mais les boat people suscitent aussi régulièrement la polémique entre la Première ministre travailliste Julia Gillard et l'opposition de droite. Chacun souhaite que les demandes d'asile soient réalisées ailleurs qu’en Australie, pour décourager les candidats au voyage clandestins. Mais ils divergent sur les solutions.
En 2011, un accord avec la Malaisie, que proposait Julia Gillard, a échoué, après une décision de justice estimant que ce pays n’avait pas signé les conventions internationales sur les réfugiés. De son côté, l’opposition veut que les demandeurs d’asile soient amenés sur l’île de Nauru, dans le Pacifique, pendant l’examen de leur dossier, ce que refusent les travaillistes au pouvoir.
Le dossier est d'autant plus sensible que les organisations de défense des droits humains dénoncent fréquemment le fait que les candidats au statut de réfugié sont systématiquement maintenus dans des centres de détention, en attendant la décision des autorités australiennes.