Avec notre correspondante à Islamabad, Noémie Lehouelleur
Le Pakistan est furieux. Le ministère des Affaires étrangères a convoqué et sermonné un haut dignitaire de l'ambassade afghane. Il impute l'enlèvement et la mort des soldats pakistanais à un certain laxisme de la part des autorités afghanes et de l'Otan. Tous se renvoient la balle. Kaboul et Washington reprochent aussi à Islamabad un manque d'efficacité dans sa lutte anti-terroriste.
Chez les talibans en revanche, l'entente semble parfaite. Ils ont profité des premiers départs des troupes de la coalition pour renforcer leurs positions. L'attaque de dimanche n'est pas la première du genre mais elle démontre un degré de coopération entre factions talibanes rarement vu. Les insurgés pakistanais disent avoir fourni les informations nécessaires à l'attaque, laissant ensuite à la manœuvre leurs homologues, côté afghan.
L'attaque porte la signature du Maulana Fazlullah. Chassés par l'armée pakistanaise voici deux ans, ses fidèles et lui se sont réfugiés en Afghanistan. Leur porte-parole annonce d'autres opérations du même type. Ils exigent l'instauration de la charia au Pakistan.
Le général John Allen, commandant de la force de l'Otan en Afghanistan, est attendu à Islamabad le mercredi 27 juin. Les discussions porteront sur une meilleure coopération pour sécuriser la frontière entre les deux pays. Un ordre du jour prévu depuis plusieurs semaines déjà et qui tombe à point nommé.