Avec notre correspondant à Manille,
Ces paysans ont défilé à Manille cette fin de semaine pour montrer leur impatience. Dans cet archipel, le servage, héritage de la colonisation espagnole existe encore. Mise en place en 1988, la réforme agraire piétine. Les bonnes terres cultivables sont toujours partagées par quelques centaines de familles. Les paysans travaillent pour elles et ne possèdent rien.
Ces 24 dernières années, plus de 3 millions d’hectares de terres de l’Etat ont été redistribués dans le cadre de cette réforme agraire initiée par la mère de l’actuel président. Mais encore plus d’un million d’hectares doivent être redistribués et les paysans commencent à perdre confiance.
La mise en œuvre de cette loi s’est révélée compliquée car de nombreuses terres, héritées du colonisateur espagnol, sont appropriées actuellement par quelques grandes familles, dont celle du président Aquino.
A Manille, les paysans attendent de rencontrer ce dimanche le président, à son retour des Etats-Unis où il était en visite officielle. Ils veulent l’entendre dire qu’il s’engage personnellement à relancer cette réforme agraire afin qu’elle soit finie d’ici quatre ans. Ils sont soutenus dans cette démarche par la toute puissante église catholique.