Avec notre correspondant à Kaboul, Nicolas Ropert
En décembre dernier, Sahar Gul, une jeune adolescente afghane mariée de force, avait été découverte par la police dans le sous-sol de la maison de sa belle-famille, dans la province de Baghlan dans le nord-est du pays.
Pendant près de six mois, la jeune fille avait vécu un véritable enfer. Brûlée, battue, sa belle-famille avait même été jusqu'à lui arracher les ongles. Ce jugement va faire avancer le droit des femmes en Afghanistan, estime Kimberley Motley, une avocate américaine installée à Kaboul et spécialisée dans la défense des droits des femmes : « Selon moi, cette condamnation à dix ans de prison est une bonne décision. Ces gens devaient être punis. J'espère juste que si les condamnés font appel, les autres cours confirmeront cette décision. Ils peuvent même aller au-delà. Mais je pense que ce cas fera jurisprudence et que je pourrais l'utiliser pour aider d'autres femmes. Mais il faut qu'il soit défendu ! ».
Si les ONG de défense des femmes se félicitent de ces condamnations, certains regrettent que son mari et son beau-frère, toujours en fuite, n'aient pas pu être jugés. Selon un rapport de l'ONG Oxfam, plus de huit Afghanes sur dix affirment avoir subi des violences physiques, sexuelles ou psychologiques.