Avec notre correspondant à New Delhi, Pierre Prakash
L’Inde vient de rejoindre le minuscule club des pays possédant des missiles balistiques intercontinentaux, un groupe élitiste qui ne comptait jusqu’ici que cinq membres : les Etats-Unis, la Chine, la Russie, la France et le Royaume-Uni.
Après avoir dû repousser l’opération mercredi soir pour cause de météo défavorable, New Delhi a en effet procédé avec succès au lancement de son missile Agni V, ce jeudi matin, sur une petite île située au large de la côte est du pays. Une véritable consécration du programme balistique indien, car cet engin, capable d’emporter une ogive nucléaire d’une tonne et de toucher plusieurs cibles, étend la capacité de frappe du pays à l’ensemble du continent asiatique.
Une portée de 5 000 kilomètres, le dernier-né de la gamme Agni, qui signifie « feu » en sanskrit, est notamment capable de frapper n’importe quelle cible située sur le territoire chinois, et même d’atteindre une partie de l’Europe.
Alors que les pays occidentaux ne semblent pas s’inquiéter de ce renforcement de l’arsenal indien, Pékin a d’ailleurs réagi en affirmant, via un éditorial dans un journal officiel, que l’Inde ne devait pas surestimer ses forces.