Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
Ces quelques lignes à la nuit tombée sont aussi tranchantes qu’un couperet. Deux dépêches de Xinhua viennent en effet ce mardi soir mettre un terme définitif à la carrière de celui qui affirmait encore récemment être « invirable » parce que communiste.
Non seulement l’ancien chef du PC de Chongqing est accusé de ne pas avoir respecté la discipline, mais on apprend aussi ce soir que son épouse et son fils ont été transférés devant la justice. Bogu Kailai, la femme de Bo, étant en effet officiellement soupçonnée du meurtre de Neil Heywood, un homme d’affaires britannique retrouvé mort dans un hôtel de la « ville rouge » l’an passé.
C’est ici le dernier acte d’une tragédie entamée lors de la fuite du chef de la police de Chongqing en février dernier. L’homme s’était alors réfugié dans un consulat des Etats-Unis dans l’ouest de la Chine où il avait remis des documents aux diplomates américains, et très probablement les preuves d’une implication du clan Bo Xilai dans la mort de l’homme d’affaires britannique.
Un dernier acte, mais avec probablement des épilogues, ce que veulent à tout prix éviter les autorités. Après avoir été démis de ses fonctions régionales, Bo Xilai est donc suspendu non seulement du Comité central mais aussi du Politburo, le saint des saints du Parti.