Tokyo sous la menace rapprochée d’un séisme majeur

Selon une étude menée par des chercheurs, la capitale du Japon aurait 70% de risque d’être frappée par un tremblement de terre très puissant à courte échéance. Les chercheurs de l’université de Tokyo ont ainsi estimé que cette éventualité pourrait survenir au cours des quatre prochaines années. Moins d’un an après le séisme dévastateur de Fukushima, autant dire que les autorités ne prennent pas cette étude à la légère.

Les chercheurs de l’institut de recherche sismologique de l’université de Tokyo estiment que, pour la capitale nippone, le risque de survenue d’un séisme de magnitude 7 est de 70% au cours des quatre prochaines années. Si le gouvernement japonais intègre bien ce risque, il le fait jusqu’à présent sur une période bien plus longue, estimant ce risque de séisme majeur aux trois prochaines décennies. Autant dire que le délai de quatre ans annoncé par les scientifiques a frappé les esprits. 

Les sismologues japonais ont eu beau relativiser et préciser qu’ils parlaient d’un risque « statistique » et en aucun cas d’une « prédiction », ils n’en ont pas moins ajouté que « le gouvernement, les individus et les entreprises doivent s’y préparer ». Un des chercheurs a expliqué que le risque de tremblement de terre majeur à Tokyo « avait augmenté depuis le séisme du 11 mars 2011 » à Fukushima.

Le nombre de séismes multiplié par 5 après Fukushima

 

De magnitude 9 sur l’échelle de Richter, le séisme de Fukushima a inauguré une hausse de l’activité sismique dans l’archipel et singulièrement dans la région de Tokyo. Depuis, rapporte le spécialiste Naoshi Hirata, le nombre de secousses dans l’agglomération tokyoïte a été multiplié par cinq d’après les relevés établis par l’Agence météorologique japonaise. Ainsi, ce sont quelque 577 séismes de magnitude supérieure à 3 qui y ont été enregistrés entre le 11 mars 2011 et le 31 décembre.

Quant aux estimations retenues par le gouvernement japonais, elles se fondent sur des données plus anciennes. S’appuyant sur ces dernières, les autorités nippones estiment qu’un séisme de 7,3 sous le nord de la baie de Tokyo ferait environ 11 000 victimes et détruirait 850 000 bâtiments. La capitale compte 13 millions d’habitants et 38 millions dans l’ensemble de l’agglomération. Ces projections sont impossibles à vérifier selon les  chercheurs de l’université de Tokyo qui, par conséquent, refusent d’en fournir d’autres.

La physionomie  tectonique de Tokyo et des régions avoisinantes est compliquée tout comme l’est celle de l'archipel nippon situé au confluent de quatre plaques tectoniques. Cette situation lui vaut d’enregistrer chaque année un cinquième des séismes de magnitude 6 ou plus qui se produisent sur la planète. Et la région de Tokyo se trouve justement en un des points les plus dangereux de cet ensemble sans cesse en mouvement plus ou moins violent.

En 1923, Tokyo avait été touché par un puissant séisme de 7,9 ; on dénombra au moins 100 000 victimes, la majorité d’entre elles ayant péri dans les incendies, et la ville fut détruite aux trois quarts.

 

 

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