Avec notre correspondante à Islamabad, Nadia Bletry
Aux abords de la capitale, les manifestants chantaient ce lundi des slogans hostiles au gouvernement et demandaient le départ du président de la République. Des transporteurs routiers ou des chauffeurs de taxi côtoyaient des lycéens et des citoyens ordinaires réunis pour exprimer leur exaspération face aux pénuries qui frappent le pays, en particulier les coupures de gaz et d’électricité.
Le Pakistan est aujourd’hui confronté à des problèmes d’énergie drastiques qui mettent en péril l’industrie et notamment l’industrie textile qui constitue le poumon économique du pays. Sur les marchés de la capitale, les vendeurs s’inquiétaient déjà ce lundi de la faible fréquentation des lieux en raison de la grève des stations-service et des problèmes de carburant.
Pour le moment, la mobilisation des manifestants reste limitée et les rassemblements semblent peu organisés. Mais le mécontentement pourrait à l’avenir être instrumentalisé par des partis d’opposition et pousser davantage de monde dans les rues. Car le sentiment de la population est unanime, le gouvernement ne prend pas de mesures assez conséquentes pour remédier aux pénuries.
En plein hiver, nombreux sont ceux qui n’ont pas accès au gaz pour se chauffer, pour cuisiner ou même pour alimenter leur voiture en carburant.
Les semaines qui viennent diront si ce mécontentement généralisé peut donner naissance à un mouvement de contestation national de grande ampleur.